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AFFAIRE DES 900 000 000 FCFA DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE: Boubacar Yalkouyé a comparu hier devant le tribunal de la CommuneV

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Suite à une plainte de Mme le Président de la Cour constitutionnelle et autres, le directeur de publication du journal « Le pays »,  Boubacar Yalkouyé, a comparu hier jeudi devant le juge du tribunal de première instance de la Commune V. Après la fixation du montant de la consignation à 500 000 F CFA, le procès a été renvoyé au 13 décembre prochain.

 

Malgré le déploiement d’un imposant dispositif sécuritaire tout au long du tribunal de grande instance de la Commune V hier jeudi, ils étaient nombreux les journalistes, et amis du monde de la presse à braver les obstacles pour manifester leur soutien à Boubacar Yalkoué, directeur de publication du journal Le Pays, dans l’affaire qui l’oppose à Mme le Président de la cour constitutionnelle et autres.

Parmi ces personnes, le Président de la Maison de presse qui a expliqué sa présence au tribunal, par le souci de la protection de la liberté de la presse. « Avec le dispositif impressionnant que nous voyons  déployer ici ce matin, on a l’impression déjà que l’Etat veut mettre tout en œuvre pour nous effrayer. On n’a jamais vu ça dans un tribunal de la place. D’ailleurs les juges ont été en grève pendant des mois à cause des problèmes de sécurité. Et on est très étonné de voir un dispositif sécuritaire extraordinaire du genre », regrette Dramane Alou Koné.

Et le président l’Association des éditeurs de presse privée, Bassidiki Touré, d’exprimer les mêmes sentiments d’indignation. « Nous ne pouvons pas comprendre qu’au moment où on veut aller vers la dépénalisation des délits de presse, c’est au même moment qu’on essaye d’attaquer un journal devant les tribunaux. Donc, nous sommes sorties massivement pour défendre la liberté d’expression et de presse », a confié Bassidiki Touré.

Après la clôture de l’audience fixant le montant de la consignation à 500 000 F CFA, et le renvoi du dossier au 13 décembre prochain, le Président de la Maison de la presse dit craindre un verdict avant le jugement. « Quand on s’en tient à la forme, et ce qu’on voit aujourd’hui, on doit s’inquiéter. Je ne veux pas soutenir le journaliste par rapport au contenu de l’article incriminé, parce que je ne suis pas un juge, mais ce que je juge, c’est la forme  et surtout la manière par laquelle on veut nous effrayer à travers ce dispositif qui est vraiment inquiétant », a martelé Dramane Koné.

Quant aux avocats de la partie civile, ils minimisent l’enjeu du procès. « En tant qu’avocate, je suis dans l’exercice régulier de mes fonctions. C’est le même dossier que n’importe quel dossier, comme pour la veuve et l’orphelin que je défends tout le temps, comme pour la femme victime de violence », a expliqué Me Nadia Myriam Biouélé.

Du côté de la défense, Me Abdourahamane Ben Mamata Touré et ses confrères se disent confiants pour la suite du procès. « Aujourd’hui c’était juste la consignation pour déterminer les frais à payer par rapport à la mise en mouvement de la machine judiciaire par la partie civile. On attend sereinement le 13décembre », a-t-il confié.

Il est à rappeler que ce procès contre Boubacar Yalkouyé fait suite à un article qu’il a publié dans son journal, affirmant que des membres de la Cour constitutionnelle ont reçu 900 000 000 F CFA de la part du candidat Ibrahim Boubacar Keita lors du scrutin présidentiel dernier.

Oumar B. Sidibé

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