CRISE SYNDICALE AU SYNTADE : Comment Yacouba Katilé s’est autoproclamé secrétaire général ?
Rien ne va plus désormais au sein du syndicat national des travailleurs des administrations d’état depuis que le désormais ancien secrétaire général, Yacouba Katilé, s’est déclaré être à la tête dudit syndicat lors du fameux 13e congrès tenu le 22 novembre 2018. Mais en réalité cette réélection(qui n’est ni moins ni plus qu’une auto-proclamation) de celui qui est contesté d’abord par sa propre base puis aujourd’hui par la section nationale des services de l’administration générale affiliée au syndicat national des travailleurs des administrations d’état (SAG- SYNTADE) et d’autres sections, s’est déroulée en violation flagrante des statuts approuvés et adoptés lors du 12e congrès du SYNTADE du 26 juin 2013 en ses articles 5, 6, 15 et 16.
En effet tout est parti lorsque l’union nationale des travailleurs du Mali avait décidé d’uniformiser le calendrier électoral dans la mise en place de ses structures syndicales les mandats des comités de base, des divisions, des sections, des syndicats nationaux, du conseil central expirant en fin 2018. C’est ainsi que les comités syndicaux et les sections nationales ont tous renouvelé leur mandat entre mars et juillet 2018. Aussi les organes des syndicats nationaux affiliés à l’UNTM étaient concernés avant fin octobre 2018. Mais hélas le SYNTADE que dirigeait Yacouba Katilé n’est pas parvenu à respecter ce calendrier alors que ses comités de base et toutes ses sections nationales avaient respecté pleinement cela. Ce non-respect de ce calendrier par Katilé s’explique tout simplement qu’il sentait sa défaite humiliante face à Khéfing Kanté, secrétaire général du SAG réclamé par la majorité des sections affiliées au SYNTADE. Comme cela ne suffisait pas au successeur de Siaka Diakité au SYNTADE et de l’UNTM, Monsieur Katilé n’avait qu’un seul moyen , les violations flagrantes et systématiques des statuts approuvés et adoptés lors du 12e congrès ordinaire SYNTADE tenu le 26 juin 2013 en ses articles 5, 6, 15 et 16. En effet au moment de la convocation du fameux 13e congrès du SYNTADE le 5 novembre 2018, Yacouba Katilé n’était plus habileté à le faire car son mandat ayant été expiré depuis le 19 juin 2018. Et c’est l’article 6 des statuts issus du 12e congrès qui le stipule en ces termes : « Le Congrès a lieu tous les cinq(5) ans. La date, le lieu et l’ordre du jour sont communiqués aux sections nationales et aux divisions locales un(1) mois à l’avance tandis que les rapports sont transmis deux(2) mois à l’avance ». Or si on se réfère à la date de convocation, elle date du 5 novembre 2018 et ce fameux congrès s’est tenu le 22 novembre 2018 soit 17 jours. Le comble c’est que certaines divisions locales ont été renouvelées seulement à quelques jours de la tenue de ce simulacre de congrès alors que le calendrier établi par l’UNTM prévoyait qu’elles devraient être renouvelées avant fin juillet. Pire encore des travailleurs non membres des sections nationales et des divisions locales ont été invités à ce drôle de congrès comme délégués et ont pris part au vote qui ont mis en place des organes constitués. Ce qui est totalement contraire à l’article 77 de la loi No 87-31/AN-RM du 27 aout 1987 portant Régime général des obligations dans notre pays. Autre violation flagrante réside dans l’article 5 car en invitant les sections nationales et les divisions locales à se faire représenter à son congrès par sept (7) représentants pour les sections et deux (2) pour les divisions locales, Yacouba Katilé a fait exprès de confondre la composition du conseil national et celle du congrès. En effet ledit article stipule que le congrès est l’instance suprême du syndicat national des travailleurs des administrations d’état(SYNTADE) dont les membres sont composés du conseil national, des délégués élus des sections syndicales et ceux des divisions locales. Cette confusion délibérée de celui qui a perdu toute crédibilité vis-à-vis des travailleurs du SYNTADE et d’autres sections affiliées à l’UNTM n’est ni moins ni plus pour violer l’article 15 qui stipule que : « les délégués au congrès sont élus par les organisations membres (sections nationales et divisions locales) à raison d’un délégué pour cinquante membres ou fraction de cinquante à jour dans le paiement et leur cotisation ». Comme on le voit il a fait référence à l’article 16 uniquement applicable durant des intersessions du SYNTADE dirigé par le Conseil national composé de 7 délégués par section nationale et 2 délégués par division local. Or durant ses cinq ans à la tête du SYNTADE, Yacouba Katilé n’a jamais convoqué un conseil national qui devrait se réunir une fois par an stipulé dans son article 4 et qui est le mandataire légal du congrès stipulé dans son article 6. C’est face à toutes ses violations flagrantes des statuts approuvés et adoptés lors du 12e congrès ordinaire du 26 juin 2013, que le secrétaire général du SAG-SYNTADE, Khéfing Kanté, soutenu par les 12 comités syndicaux et d’autres sections affiliées, a décidé de dénoncer par tous les moyens légaux les dérives autoritaires du secrétaire général de l’UNTM et qui s’est en réalité autoproclamé secrétaire général du SYNTADE.
Khéfing Kanté, un homme à abattre coûte que coûte!
Obsédé par le poste de secrétaire général du SYNTADE, une passerelle pour se faire réélire comme secrétaire général de l’UNTM lors du prochain renouvellement, face à la popularité grandissante du secrétaire général du SAG-SYNTADE et après avoir violer les statuts, Yacouba Katilé n’avait qu’une ultime solution à savoir abattre celui qui l’empêche de dormir tranquillement. Sentant la haine féroce contre Khéfing Kanté, les travailleurs des 12 comités syndicaux et plusieurs autres sections ont aussitôt réclamé la candidature de celui qui est censé disparaitre à jamais sur la scène syndicale le 15 novembre 2018. En réplique à cette annonce de candidature Yacouba Katilé et ses comparses n’ont pas tardé à inventé des motifs fallacieux et grotesques pour suspendre le secrétaire général du SAG-SYNTADE déclaré désormais ennemi numéro 1 le 19 novembre 2018 soit 4 jours seulement après l’annonce de sa candidature au poste du secrétaire général du SYNTADE. De ces motifs, il est reproché à Khéfing Kanté d’avoir effectué un travail fractionnel, d’avoir divulgué des délibérations du bureau exécutif national du SYNTADE de la réunion du 9 novembre 2018 par voie de presse, son refus d’exécution des décisions de la hiérarchie syndicale relatives à la gestion de la crise de renouvellement du mandat syndical de la caisse malienne de sécurité sociale, d’avoir calomnié et proféré des mensonges et injures contre le secrétaire général du SYNTADE et de l’UNTM et des dérapages dans la prise des mesures ne relevant de la compétence d’un superviseur des opérations électorales de renouvellement des mandats. Mais en réalité ce que Yacouba Katilé ne dit pas c’est parce qu’il reproche à Khéfing Kanté d’être proche de son prédécesseur Siaka Diakité à qui il voue une haine féroce depuis 2013. Concernant ses accusations contre lui, Monsieur Kanté a rejeté nié en bloc tout en apportant les preuves de cette machination dans un document envoyé au bureau exécutif de l’UNTM, il n’a jamais pu être répondu certainement fautes d’arguments. Comme on le voit il faudra donc s’attendre à une véritable la bataille qui risque d’être très rude entre les partisans de ces deux personnes pour cette année 2019.
Affaire à suivre donc…
Sadou Bocoum
La Mutation