Riverains des antennes Orange et Moov Africa Malitel: entre peur et impuissance
Dans la capitale malienne, il n’est pas rare d’apercevoir des pylônes d’antenne planquée au milieu des concessions, sur les toits des maisons habitées. Certaines sont bien surveillées par des gardiens qui veillent nuit et jour. Ces antennes appartiennent pour la plupart à deux importantes sociétés de téléphonie mobile de la place. Constamment dans une course, souvent, sans état d’âme pour se faire de la clientèle à travers la fourniture de réseau de qualité leur assurantdes bénéfices : Orange Mali et Moov Africa Malitel.Si ces opérateurs de téléphonie ne lésinent pas sur les moyens pour installer leurs antennes dans les endroits qu’elles estiment aptes à améliorer la qualité de leur service, les riverains de ces antennes vivent au quotidien« la peur au ventre». La raison : l’impact négatif possible de ces antennes sur leur santé physique et leur environnement.
Dans le but d’édifier nos lecteurs sur la peur qui hante certaines personnes cohabitant avec ces installations, notre équipe de reportage s’est intéressée au sujet.
En commune VI du district de Bamako, plus précisément à Sokorodji, sur la colline,sont implantées deux antennes géantes séparées d’environ 300 mètresdont l’une appartient à Orange Mali et l’autre à MoovAfricaMalitel.
Interrogé sur l’existence de ces antennes auprès de leurs domiciles, Moussa Sissoko s’est prononcé en ces termes : « J’ignore totalement comment les deux antennes ont été installées par Orange et Malitel. J’exprime mon inquiétude.Car, ces genres d’installations peuvent sûrement provoquer quelque chose sur la santé humaine. Pour le moment, nous sommes un peu épargnés, mais nous craignons pour l’avenir », a indiqué Moussa Sissoko.
En causerie débat devant sa famille à Lafiabougou ACI en commune IV du district de Bamako, Mme Diallo Madina vit auprès d’une installation d’Orange Mali. Cette mère de famille a bien voulu se prêter à nos questions concernant son vécu quotidien auprès de cette antenne. « Cette antenne d’Orange a été installée devant nous et nous étions impuissants pour nous opposer, car la société d’Orange a acheté la parcelle de terrain sur laquelle est installée l’antenne », a-t-elle dit.
D’un ton mélancolique, elle a lâché ces mots : « Il n’y a pas de santé pour les riverains qui vivent à proximité de ces installations d’antenne. D’après ce que je sais, ces installations ne sont pas bonnes pour ceux qui souffrent de maladie comme la tension. Il paraît même que ces installations dégagent des gaz nuisibles pour la santé humaine. Nous préférons habiter auprès des maisons habitées par des personnes et non auprès de cette antenne d’orange qui est contiguë à notre domicile. Des fois, nous entendons des bruits venant de l’antenne. Une fois aussi pendant l’hivernage, cette installation s’est un peu penchée et nous avons eu peur qu’elle s’effondre sur nous. Heureusement, cela n’est pas arrivé ».
De l’avis de notre interlocutrice, ces genres d’installations ne doivent pas être réalisés au sein de la population. « Il y a un autre méfait de cette installation. Il s’agit des agents techniciens de ces antennes qui montent là-dessus pour des réparations ou autres. Quand ils sont sur l’antenne, ces agents nous regardent dans les toilettes quand nous faisons nos besoins. Cela me met dans tous mes états, ce n’est pas normal et c’est très gênant », s’indigne-t-elle.
Interrogé sur le sujet, l’étudiant en sciences sociales Mohamed Ichiaka Diallodont la famille est contiguë à l’antenne d’Orange Mali implantée à Lafiabougou en zone ACI, à quelques mètres de la mosquée Feu Baba Cissé, a signifiésa peur et son impuissance face à cette antenne.
Il affirme : « On n’a pas été consulté par ceux qui sont venus installer l’antenne. Nous entendons souvent des bruits du haut de cette antenne quand le vent souffle fortement. J’avoue que j’ai peur de vivre à coté de cette antenne. Nous ne sommes pas sûrs de cette antenne et nous craignons le cancer», a-t-il avancé.
A Sébénikoro en Commune IV du district de Bamako àquelques mètres du marché dudit quartier, nous avons aperçu une antenne imposantefaisantface au Cabinet de sage-femme « Le Mandé ». La curiosité nous pousse à nous entretenir avec un membre dupersonnel de ce cabinet, en l’occurrence M. Naman Kéita,sous-comptable au sein du cabinet. Ce dernier nous a fait savoir que l’antenne appartient à l’opérateur de téléphonie mobile MoovAfricaMalitel. « Je travaille auprès de cette antenne qui a été installée avant que je ne commence à exercer dans le cabinet. Pour le moment, je n’ai pas senti de problème venant de l’antenne. Ma crainte n’est donc pas grande, mais cela peut être dû à ma méconnaissance dule danger de cette antenne », a-t-il expliqué.
Suite à ces constats, pour le moins inquiétants, nous avons décidé de nous intéresser dans notre prochaine parution, aux conditions d’installations de ces antennes etaux risques de santé encourus par les familles riveraines.
Oumar Barou Sidibé
Maliplume01@gmail.com