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Mot de la semaine : Assassinats

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Le mois de janvier a tiré sa révérence avec son cortège d’assassinats crapuleux. Et le summum a été atteint avec quatre illustres assassinats en un mois. La liste est loin d’être exhaustive. De l’imam Abdoul Aziz Yattabaré, assassiné par un inconnu du grand public quand il se rendait à la mosquée, au commerçant Kalilou Coulibaly, tué de sang froid par son ami et enfoui dans un puits, en passant par le revendeur de téléphone, Oumar Touré qui a succombé à ses blessures après avoir  reçu plusieurs balles des malfrats qui ont fini par dérober son sac à main contenant de l’argent. Que dire de l’apprenti chauffeur et du passager qui, après altercations s’en sont venus aux mains jusqu’à ce que le passager a fait usage de son arme pour assassiner son adversaire. Par solidarité entre gens d’un même corps et face à ce crime odieux et horrible à voir,  les autres apprentis n’ont pas attendu la justice. Ils  ont vengé leur camarade en battant à mort le passager. Toutes ces personnes ont été assassinées sans sommation. Comme si ces crimes n’étaient pas graves, des groupes  d’individus, écœurés par l’assassinat de l’imam Yattabaré se sont attaqués à deux présumés homosexuels. Ils les ont  molesté avant de les brûler vifs. Où va le Mali sous IBK, s’interroge-t-on ? Ces pratiques,  d’une autre époque étaient monnaies courantes dans d’autres pays de la sous-région, mais rarement au Mali. Jamais, après plus de 59 ans d’indépendance,  le Mali n’a pas  connu une telle violence, une telle haine, surtout entre compatriotes. A qui la faute ? A tout le monde, à commencer par les autorités qui ne font pas assez pour endiguer le mal. Elles sont restées passives face à l’exacerbation de la violence, elles ont assisté sans broncher au laisser-aller indescriptible. Elles n’ont rien fait pour renforcer la sécurité  et pour conforter l’autorité de l’Etat, à travers une  application stricte des lois en vigueur au Mali. Elles semblent capituler face à la pression de certains groupes socioreligieux, au point de fermer les yeux sur certains manquements graves à la législation. Sans nul doute, les autorités ont leur grande part de responsabilité dans cette grande anarchie aux conséquences très néfastes pour le Mali et les Maliens, qui aspirent vivre dans la paix, la cohésion et la quiétude. Elles n’ont pas été à hauteur de mission et de confiance. Sont-elles pour autant les seules responsables de cette subversion ? La réponse est non, car si nous reconnaissons tous que les autorités ont failli à leur devoir, il n’en demeure pas moins que les citoyens sont tout aussi coupables  de ce bouleversement. Nous devrons nous interroger sur ce que nous avons  fait en termes d’éducation de nos enfants de leur formation idéologique et morale par rapport à nos valeurs sociales et sociétales. Pas grand-chose, sinon il n’allait pas y avoir cette déperdition de nos valeurs traditionnelles et séculaires, qui ont fait la fierté de nos ancêtres.

Si chacun avait balayé devant sa porte, il n’allait pas y avoir cette délinquance juvénile sans commune mesure  avec  les autres pays voisins. A défaut, Dura lex Sed lex, cette locution latine qui signifie que dure est la loi, mais c’est la loi. Donc, les autorités sont attendues pour  appliquer  la loi dans toute sa rigueur.

Youssouf Sissoko

Infosept

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